La ville de Noisy le Roi

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Noisy le Roi

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Histoire de Noisy le Roi

Autrefois…

Quoique des reliques subsistent des temps Gallo-romain, l’histoire de Noisy remonte à partir du 12è siècle. Initialement étant rattaché au diocèse de Chartres, Noisy et ses environs changèrent d’appartenance en de nombreuses occasions pendant toute la période médiévale.

On peut considérer comme âge de gloire de Noisy le seizième siècle. En 1568, Noisy et ses environs furent acquis par Guillaume Poyet, membre du Parlement de Paris. Emprisonné pour raison politique, Poyet fut dépossédé de sa terre qui fut alors donnée par le Roi François Ièr à Anne de Pisseleu. Le Roi suivant, Henri II, la donna à sa favorite, Diane de Poitiers.

En 1568 Albert de Gondi, Conseiller de la Reine Catherine de Médicis acquit la ville et ses environs. Il décida de construire un château à la lisière de la forêt. Il annexa l’église du village et en fit construire une dans le village.

Durant le siècle suivant, le village et son château devint l’antichambre de la monarchie Française, avec les visites des membres illustres de la Famille Royale.

En 1656, les héritiers de Gondi vendirent le château à François Bossuet qui dut le revendre, sur décision judiciaires, à cause de manque de moyens financiers. Le Roi Louis XIV acquit la propriété pour agrandir son domaine de Versailles. La forêt contigu devint un terrain de chasse royale.

En 1686, Louis XIV mis à la disposition de Madame de Maintenon le château pour en faire un internat pour les filles pauvres de la noblesse . Cent élèves y vécurent. Quelques années plus tard, l’école fut transférée dans la ville proche de Saint Cyr, et le château devenu inhabité, commença son déclin.

Louis XV transféra le château à Monsieur Leroy en 1732 avec comme instructions de le démolir à ses frais. Tout ce qui reste après cette démolition est la porte d’entrée, La Porte de Gondi. Les pierres du château furent utilisées pour construire un manoir et les jardins furent arrangés somptueusement. Le manoir subsiste et les anciens jardins, rachetés par le Conseil Municipal, sont devenus une roseraie publique.

Sous la Révolution Française, en 1789,afin d’apporter une uniformité dans l’administration, à la place de celle féodale et désordonnée de l’Ancien Régime, le territoire Français fut réorganisé et les notions de villes, cités et départements prirent formes. Noisy-le-Roi devint une ville et un Conseil Municipal dirigé par un Maire fut élu.

Avant tout un village rural, Noisy continua son expansion durant tout le dix neuvième siècle avec le développement du système ferroviaire dans la région parisienne. Celui ci entourait Paris et reliait toutes les lignes venant de la Province vers la Capitale. Une station de chemin de fer fut ouvert à Noisy pour le transport des voyageurs et des produits cultivés dans la Vallée de la Seine, destinés au marché de gros de Paris. Le centre de la ville se développa avec la construction de nouvelles routes et la construction de la Mairie actuelle en 1886. A cause du développement de l’automobile et des autobus, la station fut fermée au trafic voyageurs en 1938 et au trafic marchandises en 1960.

De nos jours..

Au début des années 1960, Noisy restait un village rural avec une population de 960 habitants. Un programme de développement urbain ambitieux fut entrepris donnant lieu à la construction d’immeubles d’appartements,de maisons individuelles et de magasins et d’écoles ainsi que de nombreux services d’intérêt publics. Dans les années 1990, la population dépassa 8000 habitants.

D’un village rural à une communauté résidentielle dynamique, Noisy a réussi à maintenir un haut niveau de qualité pour ses habitants. Notre communauté a montré et continue a montrer un profond désir de regarder vers un avenir prometteur tout en préservant notre passé.

Special thanks to Mr. Gérard Duthoit
for his contributions to the historical data of this text,
as well as to Mr. Ward Turner and the Noisy-le-Roi City Hall
Ward TURNER

De la Table d’orientation à l’horticulture…

C’est grâce au tableau de Sisley « Le clocher de Noisy-le-Roi » que notre ville a pu rejoindre Chatou, Croissy, Bougival, Port-Marly et autres localités du bord de Seine, qui ont inspiré nombre de peintres renommés du 19ème siècle et qui constituent aujourd’hui le syndicat de communes baptisé « Le chemin des Impressionnistes ».

Aussi la municipalité a-t-elle décidé de placer une table d’orientation à l’endroit même où le peintre avait posé son chevalet. Les noiséens comme les promeneurs peuvent ainsi situer des lieux ou des édifices chargés d’histoire qui ne sont pas toujours à portée de vue, dissimulés parmi les frondaisons ou au milieu de terres cultivées. Ils peuvent  imaginer le Noisy de jadis, à l’époque, qui n’est pas si lointaine, où  des serres étaient installées à l’Ouest du village.

En 1900, si les céréales constituaient encore l’essentiel des cultures, certains agriculteurs ou maraîchers avaient commencé à cultiver des fleurs sous châssis ou dans de petites serres. Dans les années 1920, il y a abondance de terres à acheter: beaucoup d’hommes ont péri durant la guerre et les fils d’agriculteurs ne souhaitent pas toujours prendre la suite de leur père; de nouveaux visages apparaissent: celui de  M.Courtois en 1926 et des frères Moreux en 1928 ; puis, les uns attirant les autres, M.Idot venu de Croissy tout proche et M.Duthoit originaire de Wambrechies dans le Nord , s’installent dans notre village. Ce sont ensuite d’anciens élèves de l’école d’horticulture de Villepreux : MM. Guitton, Bouteille, Floquet qui créent leur entreprise. Il s’agit souvent d’exploitations familiales où l’on emploie un petit nombre de travailleurs, mais l’une d’elles , les établissements Moreux, de type industriel, fera travailler jusqu’à 200 personnes, dont beaucoup de Noiséens.

La production, destinée au marché de gros, consiste principalement en plantes fleuries en pots, azalées, cyclamens, hortensias pour les vivants, et chrysanthèmes, cinéraires et géraniums pour les défunts.

Plus tard, la production se diversifie : bégonias, sauges, pensées pétunias prières, reines-marguerites…., mais Noisy le Roi fut entre les deux guerres surtout réputée dans toute la France pour ses azalées, et notamment la « perle de Noisy », créée par Moreux.

Ces serres vont disparaître pour la plupart dans les dernières décennies du 20ème siècle : l’augmentation des charges salariales, la majoration du prix du fuel, suite à la crise pétrolière de 1973, et plus encore l’envol du prix des terrains constructibles, provoqué par le développement urbain de la commune, vont entraîner la vente de certaines entreprises – Guitton-Ardouin, Floquet, Bouteille et Courtois – et la transformation des autre, à l’exception des établissements Moreux, sauvés in-extremis par les petits-fils de Léon Moreux (leurs terrains sont d’ailleurs inconstructibles), grâce à un programme de rénovation. Une équipe de 60 personnes y travaille. Ce sont toujours des « éleveurs », spécialistes de la culture et du forçage des azalées, hortensias et rosiers en pots.

La famille Duthoit  a transformé ses serres en jardinerie, et M.Idot a ouvert un magasin, « Fleurs des Yvelines ».

Noisy le Roi a grandi, s’est sans doute embelli, mais il n’est pas interdit de songer à ce passé champêtre avec une pointe de nostalgie.

Repères géographiques

Bouteille : résidence Le Grand Cerf

Courtois :  49, rue Le Bourblanc, ancienne ferme et terrains jusqu’à la rue de Verdun

Floquet : résidence La Levrière

Guitton-Ardouin : chemin de Noyers, allée P. Beaudoux

Idot : route de Rennemoulin

Moreux : route de Saint-Nom-la Bretèche

Duthoit : route de Rennemoulin

La porte des Gondi

C’est l’ancienne porterie du château construit par Albert de Gondi, d’origine florentine et devenu par son mariage baron, comte puis maréchal et duc de Retz.

Proche conseiller de la Reine-Mère, Catherine de Médicis, il jouera un role non négligeable dans le massacre de la Saint-Barthélémy- Albert de Gondi acquiert systématiquement les terres voisines de la résidence royale de Saint-Germain-en-Laye et aménage à Noisy-en-Cruye, autour d’un bâtiment assez modeste, de magnifiques jardins, ainsi qu’une grotte, inspirés de l’esprit de la Renaissance italienne.

En 1592, le Cardinal Pierre de Gondi (frère d’Albert) y négociera, en présence du Légat du Pape, une trêve entre les partis catholique et protestant qui aboutira l’année suivante à l’abjuration d’Henri de Navarre : devenu Henri IV depuis l’assassinat de son cousin Henri III (1689), le Béarnais peinait à conquerir le nord de son royaume et notament Paris, la capitale.

En 1607, c’est au château de Noisy que le roi enverra le dauphin, futur Louis XIII, et sa soeur, lors d’une épidémie de peste à Saint-Germain.

Entre 1648 et 1652, un petit fils d’Albert, Jean François Paul, cardinal de Retz et futur mémorialiste, qui joue alors un rôle important dans la Fronde contre le jeune roi et son ministre Mazarin, accueillera dans cette résidence de sa famille d’illustres frondeurs comme le prince de Conti et la duchesse de Longueville, frère et soeur du grand Condé, ou des parlementaires tels que Brousset.

En 1654, les Gondi vendent le château à François Bossuet qui devra s’en séparer à la suite de spéculations malheureuses, et c’est finalement le roi lui-même qui achetera en 1675 la terre de Noisy, qui prend dès lors le nom de Noisy-le-Roi. Le château sera occupé de 1684 à 1686 par les futures Demoiselles de Saint-Cyr.
Plus tard la famille royale viendra à l’occasion des chasses, mais le château qui n’est pas entretenu se délabre. Le vieux roi tente de l’offrir à l’un de ses ministre, M.de Chamillart, qui refusera ce cadeau trop coûteux !

En 1732, le roi Louis XV en fera don à M.Leroy, lieutenant des chasses de Versailles, à condition que celui-ci le fasse démolir à ses frais. C’est avec les pierres et peut-être la charpente du toit que sera édifié le « château neuf ».

Du magnifique domaine d’Albert de Gondi il ne reste qu’une porte, deux chiens de pierre et de pauvres vestiges de l’escalier en fer à cheval qui donnait sur la seconde cour du château.

Tramway Versailles-Maule

L’acte de naissance du T.V.M. est daté du 13 Mai 1896. La vitesse de ce train à vapeur à voie métrique sera de 20 Km/h le long des routes et de 8Km/h dans les traversées de villages.

« Il devait permettre de créer des relations rapides et économiques entre les populations dépourvues de moyens de transports pratiques, la mise en valeur des produits des régions traversées, l’approvisionnement des marchés, puis, en dernier lieu faciliter les villégiatures. »

Le 8 Avril 1899 le tronçon Versailles Noisy-le-Roi est mis en service. L’exploitation de la ligne, concédée à l’origine à MM. Perrichon et Paul Galloti, est transférée en Août de la même année à la Société Française du T.V.M.; le 8 Octobre, le tronçon Noisy-le-Roi  Maule est ouvert.

Le premier train quittait Versailles à 6k45, passait à Bailly à 7h10, à Noisy à 7h17 et arrivait à Maule (distance:26km) à 8h18. L’horaire officiel était rarement respecté.

Les arrêts étaient signalés par de petits bâtiments sur fondations de meulières faits d’une alternance de maçonnerie et de briques sur quatre ou cinq rangées. La gare de Feucherolles, qui existe encore de nos jours, est visible à l’entrée du village.

La station de Noisy-le-Roi (face à la poste actuelle) était équipée pour la prise d’eau des locomotives, et un embranchement reliait le T.V.M. à la gare de la ligne de Grande Ceinture, où se faisait le chargement des matériaux destinés aux entreprises voisines ( briqueterie de Feucherolles, sucrerie de Chavenay, fabrique de Maule).

Dès l’été 1899, les habitants de Bailly et Noisy-le-Roi se plaignent du bruit, de la vitesse excessive du train et de la fumée âcre et nauséabonde de la locomotive Pinguely 020. L’écartement des voies est passé de 1m à 1,4m, mais cela n’améliore en rien la rentabilité de la ligne qui, en déficit permanent, change régulièrement de propriétaires.

Du 1er Mai 1916 au 15 Août 1920, le trafic est interrompu.

En 1924, les machines à vapeur sont remplacées par des automotrices à essence, mais cela ne suffit pas à contrecarrer la concurrence des autocars. En outre, pour rentabiliser la ligne, le T.V.M. transporte des « ordures broyées » de Versailles aux Mureaux, où elles sont épandues sur les terres. L’odeur de ces chargements vaudra au tramway le surnom de train « des gadoues »!

En 1928, le maire de Saint-Nom-la-Bretèche avait acheté à ses frais un terrain à la sortie du village, pour y permettre le stationnement « des gadoues », tant l’odeur incommodait les riverains.

La concurrence rail-route progresse au détriment du rail: les établissements Moreux, installés à la Tuilerie vers 1930, étaient approvisionnés en charbon par le T.V.M. qui le récupérait à la gare de Grande Ceinture de Noisy. Ceci ne fut que de courte durée, le transport routier supplanta rapidement le rail.

Il faut croire que rien ne pouvait réussir au T.V.M.: l’existence d’un bon réseau routier, les difficultés de la coexistence du rail et des voitures sur des voies communes, l’image dévalorisante du transport « des gadoues », autant d’éléments qui conduisirent à la fermeture de la ligne le 17 Décembre 1938. La guerre donna un répit, le trafic cessera définitivement en Mars 1944 et la ligne sera déclassée en Juillet 1949.

Grande Ceinture à l’Ouest de Paris

Après la défaite de 1870 et l’invasion prussienne, le gouvernement français décide, pour des raisons stratégiques, de construire une ligne de forts autour de la capitale, ainsi qu’un réseau ferré dit  de « Grande Ceinture » qui, en cas de conflit, permettra d’acheminer troupes et matériel vers les zones de combats. Cette voie favorisera, en outre, le trafic des marchandises et les échanges entre les compagnies de chemin de fer, alors indépendantes. Enfin, on prévoit quelques trains pour les voyageurs, principalement le matin et le soir.

La Grande Ceinture sera ouverte par étapes, à partir de 1877, mais l’Ouest devra attendre 1882: c’est la zone la moins urbanisée et c’est là qu’il faut réaliser les travaux les plus importants, le tunnel des Relais en forêt de Marly, et le viaduc du Val Saint-Léger à Saint-Germain en Laye.

Si le trafic des marchandises perdurera, avec des aléas divers, jusqu’en 1990, le service voyageurs ne sera jamais ni rentable ni satisfaisant pour la clientèle. Le Syndicat responsable du réseau envisagera plusieurs formules pour résoudre le problème: trains circulaires, trains « légers » ou trains tramways. On essaiera d’établir des correspondances, notamment avec la ligne Saint-Lazare – Saint-Cloud – l’Etang-la-Ville -Saint-Germain, en ouvrant en forêt de Marly deux raccordements, celui de la « Route Rusée » et celui du « Jouet d’Eau » (qui deviendra la gare de Saint-Nom-la Bretèche). C’est peine perdue: il y a trop peu de trains, les horaire sont incommodes, le trafic reste faible et les rapports entre les élus locaux – le Conseil Général de Seine-et-Oise a investi 500 000 F dans la construction de la Grande Ceinture – réduiront à un dialogue de sourds.

Durant la guerre de 1914-1918, la ligne est rattachée au réseau des armées, et l’on supprime les deux raccordements de la forêt de Marly. Quand en 1919 la Grande Ceinture retrouve son autonomie, le problème de l’Ouest reste en l’état : trains rares et lents, correspondances inexistantes. La crise de 1929 va contraindre les compagnies à la rigueur et, avant même la création de la S.N.C.F., on décide de supprimer le service voyageurs. Ce sera chose faite en 1939.

Dès le début de la seconde guerre mondiale, la Grande Ceinture retrouve le rôle qu’elle avait joué en 1914 pour le transport des troupes; elle participera en 1940 au rapatriement des réfugiés, mais aussi plus tard à la déportation des juifs et des résistants. Les troupes d’occupation, soucieuses de se ménager des itinéraires de secours vers la Normandie et la Bretagne, rétabliront les raccordements du Jouet d’eau et de la Route Rusée, et n’oublieront pas de bombarder le viaduc du Val Saint-Léger quand ils évacueront la région parisienne sous la pression des forces alliées.

Il faudra attendre les années 1970 et la création des villes nouvelles pour qu’on reparle du train : Noisy le Roi, comme bien d’autres villages, connaît une forte croissance démographique et par là-même une augmentation importante du trafic routier : l’établissement de lignes ferroviaires transversales devient une nécessité. Mais la crise pétrolière de 1973 va bouleverser la donne et stopper les projets.

En 1990, chacun pense que la gare de Noisy va rouvrir : la liaison directe Marly-Noisy avec « saut de mouton » à la hauteur de l’Etang-la-Ville est sur le point d’être établie. Au dernier moment, des riverains déposent un recours devant le Tribunal Administratif, c’est le blocage; le Conseil d’Etat, saisi de l’affaire, reste silencieux malgré les interventions pressantes des élus.

L’arrivée d’une nouvelle équipe municipale permettra de trouver enfin une solution : il faut renoncer à la « radiale »  et rétablir la Grande Ceinture et, dans un premier temps, la section Noisy le Roi-Saint-Germain G.C., avec changement à Saint-Nom-la-Bretèche en direction de Paris Saint-Lazare.

Ce premier tronçon de la ligne qui reliera Cergy Pontoise à Saint-Quentin en Yvelines sera inauguré en Décembre 2004.

André Le Bourblanc
1920  -1944

En 1944, André Le Bourblanc habite chez ses parents dans l’immeuble dit « Le Trocadéro » au n°97 de la Grande Rue. Il travaille à la Société de Distribution de Gaz de Versailles, ce qui lui a permis d’échapper au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire en Allemagne).

Engagé dans la Résistance, il est l’un des responsables d’un réseau local (Noisy le Roi, Saint-Cyr- l’Ecole, Les Clayes-sous-Bois) qui s’occupe principalement de récupérer les soldats alliés, aviateurs et parachutistes, tombés en France et de les acheminer vers l’Angleterre. En Août 1944, la Gestapo identifie le réseau, et procède à des arrestations aux Clayes et à Saint-Cyr, où Pierre Roussel est arrêté puis déporté à Buchenwald.

André Le Bourblanc, qui doit être au courant de l’arrestation de ses camarades, est informé de la présence de la Gestapo à Noisy le Roi : il se précipite pour détruire les documents compromettants en sa possession, mais une voiture s’arrête devant l’immeuble, deux hommes en descendent, montent à l’étage et lui ordonnent en français d’ouvrir la porte. Comme il refuse, les deux policiers en civil tirent à travers la porte et le blessent au ventre; ils se précipitent dans la rue, arrêtent un camion de soldats allemands et ordonnent d’encercler la maison et le jardin.

André Le Bourblanc, bien que grièvement atteint, essaie de fuir: il s’accroche aux conduits d’évacuation d’eau, et tombe dans le jardin où il est abattu. Le chanoine Zeller, curé du village, qui a été prévenu, arrive, mais ne peut que l’assister dans ses derniers moments. On ramène le corps dans l’appartement de ses parents, et l’inhumation aura lieu dans la discrétion deux ou trois jours après.

Noisy-le-Roi est libéré le 25 août, et Marcel Le Bourblanc – son père – sera nommé maire par le Comité de Libération. Le 17 septembre 1944, au cours d’une cérémonie en l’honneur et à la mémoire de ce jeune résistant, deux plaques commémoratives seront apposées, l’une sur l’immeuble où il habitait, l’autre rue de l’Abreuvoir, près de la porte du jardin où il fut abattu.

Son nom a été donné à la Grande Rue de Noisy le Roi.

Le cèdre est mort, vive le cèdre !

L’ancien cèdre de Noisy-le-Roi était un cèdre du Liban, espèce en voie de disparition, qui orne encore de vieux parcs du 18ème et du 19ème siècles et dont on ne trouve plus que quelques spécimens au Liban même.

Son aire naturelle s’étend en Turquie et en Syrie entre 1200 et 2000 mètres d’altitude, mais on n’en plante plus guère aujourd’hui, car il est plus sensible aux gelées que son cousin de l’Atlas.

Il fut introduit en Angleterre vers 1646 par Edward Pocok, chapelain de l’ambassade britannique de Constantinople, qui en planta un spécimen dans le jardin de son presbytère de Childrey dans le Berkshire; cet arbre vit encore et son tronc fait 7,50 mètres de circonférence.

En 1734, le botaniste français Bernard de Jussieu rapporta d’un voyage en Angleterre deux plants de cèdre du Liban; la petite histoire raconte que, peu avant d’arriver au Jardin du Roi, il trébucha et cassa le pot qui contenait les précieux plants; le savant les plaça dans son chapeau et c’est ainsi que les deux premiers cèdres du Liban firent leur entrée dans ce qui est aujourd’hui le Jardin des Plantes.

L’un fut planté dans le grand labyrinthe du Jardin du Roi, et l’on peut toujours admirer sa fière stature. L’on est moins sûr du sort du second: d’après certaines sources, il aurait été donné à Trudaine qui l’aurait mis dans sa propriété de Seine-et-Marne; un orage serait responsable de sa destruction en 1936. D’après d’autres auteurs, Jussieu l’aurait installé à Noisy le Roi dont il a été l’ornement jusqu’à ces dernières années. Il a malheureusement fallu l’abattre à l’automne 1998: il avait dû être frappé par la foudre, mais la plaie, qui n’était pas visible de l’extérieur, ne fut pas soignée à temps.

Les Noiséens furent désolés de voir disparaître « leur » cèdre, mais l’on peut raisonnablement penser qu’il n’aurait pas survécu à la tempête de Décembre 1999, et que sa chute aurait entraîné bien des dégâts matériels et peut-être pire.

Afin de conserver la mémoire du Cèdre de Noisy le Roi, un jeune cèdre du Liban, âgé de 35 ans et mesurant 11 mètres, a été planté le 10 Novembre 1999.

C’est ainsi que Noisy le Roi a rajeuni son emblème.