De la Table d’orientation
à l’horticulture
C’est grâce au tableau de Sisley « Le clocher de Noisy-le-Roi »
que notre ville a pu rejoindre Chatou, Croissy, Bougival, Port-Marly et autres
localités du bord de Seine, qui ont inspiré nombre de peintres renommés du
19ème siècle et qui constituent aujourd’hui le syndicat de communes
baptisé « Le chemin des Impressionnistes ».
Aussi la municipalité a-t-elle décidé de placer une table
d’orientation à l’endroit même où le peintre avait posé son chevalet. Les
noiséens comme les promeneurs peuvent ainsi situer des lieux ou des édifices
chargés d’histoire qui ne sont pas toujours à portée de vue, dissimulés parmi
les frondaisons ou au milieu de terres cultivées. Ils peuvent imaginer le Noisy de jadis, à l’époque, qui
n’est pas si lointaine, où des serres
étaient installées à l’Ouest du village.
En 1900, si les céréales constituaient encore l’essentiel
des cultures, certains agriculteurs ou maraîchers avaient commencé à cultiver
des fleurs sous châssis ou dans de petites serres. Dans les années 1920, il
y a abondance de terres à acheter: beaucoup d’hommes ont péri durant la guerre
et les fils d’agriculteurs ne souhaitent pas toujours prendre la suite de
leur père; de nouveaux visages apparaissent: celui de M.Courtois en 1926 et des frères Moreux en 1928 ; puis, les uns
attirant les autres, M.Idot venu de Croissy tout proche et M.Duthoit originaire
de Wambrechies dans le Nord , s’installent dans notre village. Ce sont ensuite
d’anciens élèves de l’école d’horticulture de Villepreux : MM. Guitton, Bouteille,
Floquet qui créent leur entreprise. Il s’agit souvent d’exploitations familiales
où l’on emploie un petit nombre de travailleurs, mais l’une d’elles , les
établissements Moreux, de type industriel, fera travailler jusqu’à 200 personnes,
dont beaucoup de Noiséens.
La production, destinée au marché de gros, consiste principalement
en plantes fleuries en pots, azalées, cyclamens, hortensias pour les vivants,
et chrysanthèmes, cinéraires et géraniums pour les défunts.
Plus tard, la production se diversifie
: bégonias, sauges, pensées pétunias prières, reines-marguerites…., mais Noisy
le Roi fut entre les deux guerres surtout réputée dans toute la France pour
ses azalées, et notamment la « perle de Noisy », créée par Moreux.
Ces serres vont disparaître pour la plupart dans les dernières
décennies du 20ème siècle : l’augmentation des charges salariales, la majoration
du prix du fuel, suite à la crise pétrolière de 1973, et plus encore l’envol
du prix des terrains constructibles, provoqué par le développement urbain
de la commune, vont entraîner la vente de certaines entreprises - Guitton-Ardouin,
Floquet, Bouteille et Courtois - et la transformation des autre, à l’exception
des établissements Moreux, sauvés in-extremis par les petits-fils de Léon
Moreux (leurs terrains sont d’ailleurs inconstructibles), grâce à un programme
de rénovation. Une équipe de 60 personnes y travaille. Ce sont toujours des
« éleveurs », spécialistes de la culture et du forçage des azalées,
hortensias et rosiers en pots.
La famille Duthoit a
transformé ses serres en jardinerie, et M.Idot a ouvert un magasin, « Fleurs
des Yvelines ».
Noisy le Roi a grandi, s’est sans doute embelli, mais il
n’est pas interdit de songer à ce passé champêtre avec une pointe de nostalgie.
Repères géographiques
Bouteille : résidence Le Grand Cerf
Courtois : 49, rue
Le Bourblanc, ancienne ferme et terrains jusqu’à la rue de Verdun
Floquet : résidence La Levrière
Guitton-Ardouin : chemin de Noyers, allée P. Beaudoux
Idot : route de Rennemoulin
Moreux : route de Saint-Nom-la Bretèche
Duthoit : route de Rennemoulin